Saas-Fee, le patron de l'hôtel Britannia nous propose gentiment de nous "pousser un bout", vu l'état des troupes à la fin de la journée, je suis reconnaissante pour ce petit jocker! Le sentier s'élève gentiment dans une magnifique forêt de mélèzes et d'aroles. Les fleurs sont colorées, le temps presse pour se faire butiner, l'été est court en altitude. Les roches s'arrondissent, preuve qu'ici, il y a bien longtemps, le glacier était présent.
Le temps est carte postale et l'itinéraire peu couru file le long de la montagne. Les clients apprécient le paysage, Weissmies, Bietschhorn, alpages... Mais les sentiers en balcon, c'est connu, c'est loin d'être une ligne droite, on monte, on descent, et au cumul ça fait de longues trottes. Nous sommes contents d'arriver à temps à la télécabine qui nous descend sur Grächen. L'hôtel Zum See est charmant, en dehors du village, à côté d'un petit lac. Alors que je sors admirer la vue sur mon balcon, je marche presque sur... une chauve-souris. Elle n'a pas l'air en super forme, j'imagine que ce n'est pas une adepte de la bronzette! Une collègue, plus spécialisée que moi me conseille de la mettre dans une boîte avec du papier imbibé d'eau, car la petite semble être déshydratée. Après son séjour en chambre noir, à la nuit tombée, je l'a mets dehors sur le balcon, sur un verre entouré de ma chaussette pour qu'elle puisse s'accrocher et un bol à salade au cas où elle tombe. Un peu plus tard je vais voir ma protégée qui a chuté dans le bol. Je l'a prends délicatement pour l'a remettre sur son promontoire et la, suprise, ma belle s'envole pour d'autres aventures. Le lendemain, départ à la fraîche le long d'un bisse avant d'attaquer une montée tenace qui nous mène sur un magnifique promontoire. Nous somme samedi et il y a du monde sur le parcours. L'Europaweg se dévoile d'abord par une magnifique cathédrale de pierres, passages bien techniques et aériens. Au loin le ciel menace, mais nous aurons droit qu'à une petite ondée avant que les rayons du soleil reviennent pour nous accompagner jusqu'à la cabane Europahutte. Construite en 1998, elle permet de couper en deux l'étape, heureusement car sinon ça relève du défi sportif ! Dernier jour qui débute avec le plus long pont suspendu au monde, presque 500 mètres, impressionnant. Le sentier virevolte, passerelles, tunnel, galerie, il en a fallu des efforts pour construire ce cheminement. Même si les jambes commencent à être fatiguées, sa majesté le Cervin motive les troupes. Arrivée à Sunnega pour prendre le métro jusqu'à Zermatt. Une magnifique épopée qui s'adresse à des bons marcheurs, aux pieds sûrs, n'ayant pas le vertige.
Un promontoire au-dessus du vide
Ma petite protégée
Nombreux passages aériens sur cet itinéraire